20200530

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Il n'y a pas de guerre et pourtant c'est la guerre. Les mots des autres me parlent - je suis parlé - et le silence devient impossible. Je voudrais trouver ma place, que tu ne sois pas trop loin. Alors je me cache et lis des amis. Leur parole est douce, mais je n'entends pas leur voix.

20200520

Un jour

Un jour glissé dans un enchaînement fatal. Trace symbolique d'un combat souterrain quand à la surface partout on - puis-je encore dire je? - semble sonner la défaite. Un moment où dans le mot recommencement résonne tout à coup autre chose que la répétition. 23h37, le vent se lève, je rêve que son chant dans les branches est ta voix, doucement proche de mon oreille, comme un soutien à l'espoir, mot trouvé-créé.

20200505

Baisers du soir (tu existes)

Te parler d'Heraclite et de Blanchot, de Derrida et de Levinas. Imaginer que tu es là, lisant sur le lit une pièce de théâtre dont tu me lirais une scène. Je rêve aussi de la fleur que j'aurais cueillie pour toi, comme je le faisais parfois pour G. là-bas, sur l'île. La répétition simple des jours et l'espoir de nos rêves, la douce présence de ton corps qui ne serait qu'une perpétuelle découverte, un infini voyage. J'imagine en te disant cela un couple qui répéterait inlassablement, jour après jour, la journée idéale, comme pour une pièce de théâtre - ce texte finirait mal, sans doute! En attendant t'écrire et penser à toi, rêver de toi, m'apaise. Tu me raconterais ta journée doucement, à l'oreille?